ORIGINE DE L'ASSOCIATION

 

        L’idée de créer cette association m’est venue en octobre 2001, en constatant le manque cruel, dans notre région, de soutien moral aux personnes, aux familles, face à cette terrible épreuve qu’est la mort.

         Il existe, certes, dans le cadre médical, toute une structure de soutien connue sous le nom de soins palliatifs. Dans les hôpitaux ou les cliniques, en effet, une aide très sérieuse et efficace est apportée aux grands malades, aux personnes en fin de vie ainsi qu’à leur famille. Toutefois, cette aide est donnée dans le cadre médical et elle reste ponctuelle puisqu’elle est donnée précisément dans le cadre d’une maladie ou d’un décès particuliers.

 

        Nous souhaitons, quant à nous, provoquer des rencontres suivies, c’est-à-dire des rencontres sur un plus long terme, si possible mensuelles, avec toutes les personnes en difficulté morale face à l’expérience profondément éprouvante qu’est la mort, soit celle d’un proche en particulier, soit celle de tout être vivant et de tout être humain en général.

 

         Autrefois le taux de la mortalité était beaucoup plus important qu’aujourd’hui car, on le sait, la médecine ne permettait pas de soigner et guérir les hommes (et les animaux) aussi facilement qu’aujourd’hui. La mort était donc plus souvent considérée, avec une certaine résignation, comme un phénomène naturel et fréquent. Ainsi les parents savaient-ils tous que sur dix enfants qu’ils pouvaient avoir, ils risquaient d’en perdre plusieurs. Ils s’y attendaient, ils s’y préparaient presque.

                                                                                   

       Et cette perception de la mort comme étant une réalité essentiellement naturelle se manifestait dans la vie quotidienne où les familles, beaucoup plus nombreuses également qu’aujourd’hui, gardaient à la maison, jusqu’à la fin de leur vie, leurs malades tout comme leurs vieux parents. C’est ainsi que, dès leur plus jeune âge, les enfants étaient habitués à côtoyer cette mort qui fait aujourd’hui si peur à tant de personnes.

 

     D’autre part, les gens d’autrefois avaient encore un avantage de taille sur ceux d’aujourd’hui : le secours de la religion. La religion, globalement, ne se discutait pas : tout le monde ou presque était, comme on dit, « croyant ». Et, précisément, la religion avait toutes les réponses consolantes possibles face à ces deuils qui se multipliaient avec les maladies et les guerres. Dans nos régions chrétiennes, par exemple, le "curé", l'homme d'église, était là aussi pour secourir, apaiser, conseiller, écouter, le temps qu’il fallait, et gratuitement ! Non seulement on pouvait aller le voir régulièrement en confession, mais on pouvait aussi l’accueillir souvent chez soi, l’inviter à partager son repas.

   

       Si l’on considère ce qu’est devenu notre mode de vie aujourd’hui, on constate sans difficulté que nous n’avons plus tous ces soutiens. 

 

      En dehors de l’aide apportée dans le cadre médical par les personnes s’occupant des soins palliatifs, nous avons, certes, les psychologues dont on pourrait dire, un peu hâtivement, qu’ils remplacent les prêtres ! Les psychologues font un travail, bien sûr, très sérieux et devenu irremplaçable. Mais leur travail est d’ordre professionnel et rétribué, comme il se doit ; ce qui est à la fois indispensable et restrictif : la relation réellement amicale est absente et doit l’être, d’un point de vue déontologique, pour que l’efficacité professionnelle demeure. Le prêtre n’était pas un professionnel de la psychologie, au sens universitaire et scientifique du terme, mais il connaissait de longue date, la plupart du temps, la personne dans la souffrance avec laquelle il parlait, et leur relation s’établissait sur un plan amical, dans une dimension essentiellement humaine et spirituelle.

 

       Par ailleurs, si la durée de vie s’est beaucoup allongée, ce progrès technique a son revers évident : les hommes ne sont plus habitués, en quelque sorte, à la mort. Elle fait même, le plus souvent, horreur ! Elle scandalise, révolte ! Et cela d’autant plus qu’elle n’est plus une expérience vécue « à la maison » : elle est presque cachée, perçue parfois comme un événement dérangeant dans notre société où règne la dictature du « jeune, beau et en bonne santé » à tout prix ! Les personnes en fin de vie meurent aujourd’hui la plupart du temps à l’hôpital, et leur corps n’est pas toujours ramené à la maison pour une veillée et pour la mise en bière : le funérarium a en partie remplacé, aujourd’hui, pour les rites de l’adieu, le foyer familial.

 

       La mort, sans les soins palliatifs encore trop rares malgré tout, semble, dans ces conditions, devenir un événement surtout d’ordre médical, un peu trop aseptisé et banalisé, qu’il faut oublier très vite, en masquant sa souffrance pour ne pas déranger; et tout cela, hélas, au détriment de la dimension humaine, morale et, osons le dire, spirituelle de cet événement pour qui le vit dans sa chair.

 

      C’est donc par la prise de conscience de ce qu’il manque à l’homme d’aujourd’hui face à la plus grande épreuve qu’il rencontre dans son existence que l’idée d’une association au service de la dimension spirituelle de la mort comme de la vie s’est imposée.

 

    Mais qu’entendons-nous, plus précisément, nous, les membres de cette association, par cette dimension spirituelle  à donner à la mort et à la vie ?

 

       Nous voulons dire que, même si les hommes d’aujourd’hui ont de moins en moins de croyance en une religion précise, ils ne s’en posent pas moins des questions sur le sens de leur vie et, par suite, de leur mort. La société de consommation qui est la nôtre n’a pas nécessairement réduit les hommes à un matérialisme pur et dur. Partout et souvent, surtout au moment de ces grandes épreuves que sont les deuils, les hommes refusent de se résigner à cette absurdité que serait une vie et une mort sans aucune signification, c’est-à-dire sans espoir de quelque survie.

 

      L’objectif de notre association est de promouvoir un tel espoir en obtenant et diffusant toute information sur une possible survie, en s’intéressant tout particulièrement, dans un esprit d’ouverture et avec discernement:

- à l’étude de différentes religions, traditions, philosophies ou sagesses, permettant de mieux comprendre la dimension spirituelle de l’existence ;

-  et aussi, bien qu’avec une très grande prudence, à l’étude objective de différents phénomènes permettant cette hypothèse d’une survie de l’âme, quand on peut les considérer comme des faits réels, car observés et étudiés par la science, même s’ils ne sont pas encore expliqués par elle.

 

     Nous faisons venir, une fois par mois, un conférencier qui s’exprime sur ces sujets, soit en tant qu’écrivain, chercheur, médecin, théologien, psychothérapeute, médium* etc, soit en tant que témoin d’expériences personnelles.

      Depuis le début 2015, nous  organisons aussi, plusieurs fois dans l'année, des cercles de témoignages ou cercles de paroles traitant, à chaque réunion, un thème précis. ( Voir à l'onglet "Cercles de témoignages).

 

       Il est important de noter que, malgré notre conviction sincère concernant le sérieux de l’hypothèse d’une survie de l’être humain après la mort physique, nous n’appartenons à aucune religion, aucune obédience dogmatique ni à une quelconque secte, qui sont à l’opposé de notre démarche d’ouverture: nous sommes en effet, seulement et modestement, en recherche de faits et de témoignages concernant cette survie que les philosophes classiques appelaient immortalité de l’âme.

 

      Notre but profond est, grâce à ces conférences, d’apporter au désespoir et à la souffrance de beaucoup, une véritable lueur d’espoir et des perspectives diverses pour une réflexion personnelle.

                                                                                       

                                                         Brigitte Dutheil-Guillotte

 

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